Il est une chose que l’on souligne peu mais néanmoins essentielle : nous avons une dette à l’endroit de nos aïeux. Nous avons une dette à l’endroit de ces hommes et de ces femmes qui ont lutté pour davantage de solidarité, de justice et d’égalité. Si le monde que nous connaissons est infiniment perfectible, il serait assurément pire si des générations de travailleurs et de travailleuses n’avaient imposé un rapport de force aux puissances du capital.
Et précisément, le livre de Jean-Yves Guengant, « Nous ferons la grève générale », permet de plonger dans le bouillonnement militant du début du XXe siècle. Sous-titré « Jules Le Gall, les anarchistes et l’anarcho-syndicalisme à Brest et en Bretagne », l’ouvrage est très factuel et abondamment documenté.
Paru en 2019 aux éditions Goater (Rennes), ce livre est d’abord le portrait d’un homme, Jules Le Gall, qui fût ouvrier à l’arsenal de Brest, militant anarchiste, syndicaliste, libraire et franc-maçon.
À travers sa vie (1881-1944), on découvre l’engament d’alors, l’intensité des luttes anarchistes qui avaient cours à Brest et en Bretagne.Ce livre nous rappelle, s’il en était besoin, la nécessité de l’engagement politique et syndical car à n’en pas douter, rien n’est acquis définitivement et rien ne nous sera donné par la bonne grâce des gouvernants.
p.s : interview de J-Y Guengant à Ouest-France, avril 2019.