Marion du Faouët – par R. Michon et L. Rouxel

En juin dernier, la maison d’édition Locus Solus (sise à Châteaulin en Finistère), publiait la bande-dessinée « Brigande ! ».

Les auteurs, Roland Michon au scénario et Lætitia Rouxel au dessin, y dépeignent la vie de Marie-Louise Tromel, dite Marion du Faouët ou Marie Finefont, femme à la tête d’une troupe de brigands qui officia dans la Bretagne du 18ème siècle.

Marion du Faouët (1717-1755) débuta « sa carrière de bandit de grand chemin à l’âge de 23 ans, sur une grande partie de la Cornouaille, précise la page Wikipédia qui lui est consacrée. Elle eu jusqu’à quarante hommes sous ses ordres, réunis dans la Compagnie Finefont. Les victimes étaient dépouillées sans effusion de sang, et les voisins ou les pauvres étaient épargnés. La bande attaqua surtout des “étrangers” à la région et, en particulier, les marchands qui revenaient des foires ou des pardons. »

En choisissant de réaliser une bande-dessinée sur Marion du Faouët, les auteurs mettent en lumière un personnage pour le moins subversif. Il s’agit d’une femme tout d’abord, qui se retrouve à la tête d’une bande de hors-la-loi. Par ailleurs, ce qui pousse Marion du Faouët à agir n’est pas la cupidité mais bien la misère, « le crime n’est pas le fils du pêché, mais celui de la faim » dit-elle dans l’ouvrage. Autrement dit, son brigandage est légitime puisqu’il s’agit d’échapper à la pauvreté économique qui frappe le bas peuple.

Mais la misère n’est pas le seul facteur déterminant, Marion du Faouët est mue par une soif de justice et de liberté. Justice, quand le butin est réparti de manière égalitaire entre les brigands et que certains vols sont redistribués à la population. Liberté quand elle choisit le brigandage, préférant par là une vie d’aventures et de clandestinité à un destin de domestique.

Conclusion, la bande-dessinée de Roland Michon et Lætitia Rouxel est une vraie réussite.

Présentation vidéo de l’album :